Le 8 mars : défendre l'image des femmes et leur liberté d'exister
- Julie De Sousa
- 7 mars
- 10 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 juin
Le 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes, est bien plus qu'une simple date sur le calendrier. C'est un moment pour rappeler que les luttes pour l'égalité sont toujours d'actualité et que les acquis doivent être protégés. Parmi ces droits, celui de disposer librement de son corps et de son image reste essentiel. Aujourd'hui encore, la manière dont une femme s'habille ou se présente peut être sujette à débat, alors qu'aucune loi ne devrait dicter comment une femme doit être perçue.

L'évolution de l'image de la femme à travers l'histoire
Des interdits vestimentaires à la liberté d'expression
Il fut un temps où porter un pantalon était un acte militant pour une femme, un défi aux normes établies et aux lois discriminatoires. En France, par exemple, une ordonnance de 1800 interdisait aux femmes de s’habiller en homme sans autorisation officielle, une restriction qui n’a été officiellement abrogée qu’en 2013. Ce simple vêtement, aujourd’hui anodin, représentait alors un symbole de rébellion contre un système qui imposait aux femmes des codes vestimentaires stricts, les cantonnant à une apparence jugée conforme à leur rôle social.
Si les interdictions légales ont progressivement disparu dans de nombreux pays, les jugements sociaux, eux, restent bien présents. Une femme peut aujourd’hui théoriquement porter ce qu’elle veut, mais elle est encore souvent soumise au regard des autres, à des normes implicites qui dictent ce qui est "acceptable" ou "approprié". Une tenue jugée trop courte, trop large, trop moulante ou trop audacieuse peut encore faire l’objet de critiques, qu’il s’agisse de remarques sexistes ou de jugements moraux.
Dans ce contexte, se réapproprier son image va bien au-delà d’un simple choix vestimentaire : c’est une manière d’affirmer son individualité, de revendiquer le droit d’exister sans compromis ni justification. C’est refuser de se conformer aux attentes imposées et affirmer que l’expression de soi ne devrait pas être limitée par des carcans sociaux ou culturels. Cette liberté, qui semble évidente pour certains, est pourtant le fruit d’une longue lutte et reste encore fragile face aux injonctions persistantes.
Les médias et la représentation des femmes
Pendant des décennies, les standards de beauté ont été façonnés par les médias, la publicité et l'industrie de la mode. Magazines, films, clips musicaux et affiches publicitaires ont imposé des silhouettes idéalisées, souvent minces, jeunes et conformes à des critères occidentaux. Cette représentation restreinte de la beauté a influencé la perception que les femmes ont d'elles-mêmes, créant des complexes et des injonctions à la conformité.
Mais aujourd’hui, ces diktats sont de plus en plus remis en question. Des voix s’élèvent pour dénoncer l’uniformisation des corps et l’absence de diversité dans les représentations médiatiques. Sur les réseaux sociaux, des mouvements comme le body positive ou le body neutrality encouragent l’acceptation de soi en valorisant toutes les morphologies, toutes les couleurs de peau et toutes les singularités. Des mannequins aux corps hors normes, des visages marqués par l’âge ou la maladie trouvent enfin leur place dans certaines campagnes publicitaires et défilés de mode.
Cette évolution est essentielle, car elle permet à chaque femme de se reconnaître dans l’espace médiatique et de se sentir légitime, belle et acceptée telle qu’elle est. Voir une diversité de corps et de visages représentés, c’est aussi déconstruire les normes rigides qui ont longtemps pesé sur les femmes et ouvrir la voie à une vision plus inclusive et réaliste de la beauté.
La pression sociale et le regard des autres
Depuis toujours, les normes imposées par la société influencent la manière dont les femmes se perçoivent elles-mêmes. Dès l’enfance, elles sont exposées à des attentes implicites sur leur apparence : être féminine mais pas trop, élégante mais pas provocante, naturelle mais soignée. Ces injonctions, souvent contradictoires, sont véhiculées par la famille, l’école, les médias et même les interactions du quotidien. Elles créent une pression constante, poussant les femmes à ajuster leur image en fonction du regard des autres plutôt qu’en fonction de leurs propres désirs.
Cette pression se manifeste de multiples façons : une tenue jugée trop courte ou trop couvrante, un maquillage trop voyant ou une apparence trop négligée, une coupe de cheveux considérée comme trop masculine ou trop excentrique… Quelle que soit leur apparence, les femmes sont régulièrement soumises aux jugements et aux commentaires, qu’ils viennent d’inconnus, de proches ou même d’employeurs. Sur les réseaux sociaux, ce contrôle s’intensifie, avec des critiques immédiates et parfois violentes qui renforcent l’idée qu’une femme doit correspondre à un idéal préétabli pour être acceptée.
Pourtant, chaque femme devrait pouvoir choisir librement son apparence et son image, sans craindre le regard des autres. Se réapproprier son corps, son style et son expression personnelle, c’est affirmer son autonomie et sa liberté. C’est refuser de se laisser définir par des standards extérieurs et assumer pleinement ce qui lui ressemble. Ce chemin vers l’acceptation de soi n’est pas toujours simple, mais il est essentiel pour s’affranchir des jugements et exister pleinement, selon ses propres termes.

Le 8 mars : un combat pour que les choses avancent, pas pour reculer
Une journée mémorielle et militante
Le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, n’est pas une simple célébration. C’est une date symbolique qui rappelle que les droits acquis ont été conquis de haute lutte et qu’ils ne sont jamais définitivement garantis. Derrière chaque avancée – droit de vote, accès à l’éducation, légalisation de l’avortement, reconnaissance des violences conjugales – il y a des décennies de mobilisation, de manifestations et de combats menés par des femmes et leurs alliés.
Mais cette journée ne se limite pas à la mémoire : elle est aussi un cri d’alerte face aux inégalités qui persistent et aux reculs constatés dans certains pays. Partout dans le monde, des femmes continuent de lutter pour obtenir des droits fondamentaux, comme celui de disposer librement de leur corps, de recevoir une éducation ou simplement d’exister dans l’espace public sans peur. Dans certaines régions, elles risquent encore des sanctions, voire leur vie, pour avoir retiré un voile, dénoncé un harceleur ou revendiqué une égalité salariale.
Le 8 mars est donc une journée d’action, une occasion de se mobiliser pour que ces combats ne soient pas oubliés et que les droits des femmes continuent de progresser. Il ne s’agit pas d’une « fête », mais d’un rappel puissant : tant qu’une femme, quelque part dans le monde, verra sa liberté entravée, la lutte devra continuer.
La remise en question des acquis
Certains combats que l’on pensait définitivement gagnés sont aujourd’hui remis en question. Loin d’être linéaire, l’histoire des droits des femmes est marquée par des avancées, mais aussi par des reculs, parfois brutaux. Des libertés arrachées de haute lutte peuvent être menacées sous l’effet de décisions politiques, de courants conservateurs ou de résistances sociétales.
Parmi ces acquis fragiles, la liberté d’expression des femmes reste un enjeu majeur. Dans de nombreux pays, celles qui osent prendre la parole sur des sujets comme le sexisme, les violences ou les inégalités économiques subissent encore des pressions, du cyberharcèlement aux menaces physiques. Même dans des sociétés où les droits des femmes sont avancés, leur parole est souvent minimisée, moquée ou contestée, révélant une réticence persistante à leur pleine légitimité dans l’espace public.
L’indépendance financière, autre pilier de l’émancipation, est elle aussi loin d’être une évidence. Les écarts salariaux persistent, les femmes sont encore surreprésentées dans les emplois précaires, et les violences économiques – comme le contrôle financier exercé par certains conjoints – limitent leur autonomie. Sans moyens propres, il est plus difficile pour une femme de faire des choix de vie libres, qu’il s’agisse de quitter un foyer toxique ou d’accéder à des opportunités professionnelles.
Enfin, le droit des femmes à disposer de leur propre corps reste un sujet de lutte permanent. De la remise en cause du droit à l’avortement dans certains pays aux débats récurrents sur la contraception ou l’éducation sexuelle, ces questions sont encore largement politisées et instrumentalisées. Derrière ces attaques se cache souvent une volonté de contrôler la vie des femmes et de limiter leur liberté de choix.
Face à ces menaces, il est essentiel de rester vigilant et de rappeler que l’égalité ne peut être négociée. Les droits des femmes ne sont pas des privilèges octroyés par une société bienveillante, mais des acquis légitimes qui doivent être protégés et renforcés. La lutte pour l’égalité ne s’arrête jamais : elle se renouvelle, s’adapte aux enjeux contemporains et exige une mobilisation constante pour éviter tout retour en arrière.
Girl power : affirmer son droit d'être soi
Le girl power, ce n’est pas seulement un slogan, c’est une manière d’affirmer haut et fort son droit à l’expression libre, à l’autonomie et à la diversité des choix. Trop longtemps, les femmes ont été enfermées dans des codes rigides dictant comment elles devaient s’habiller, se comporter et même penser. Aujourd’hui, revendiquer son droit d’être soi, c’est reprendre le pouvoir sur son image et son identité, sans chercher à plaire ou à correspondre à des attentes extérieures.
Cela passe par des gestes du quotidien : s’habiller comme on le souhaite, que ce soit avec une robe fluide, un tailleur androgyne, un jogging confortable ou une tenue plus audacieuse. C’est choisir de se coiffer selon ses envies, qu’on opte pour une chevelure longue et naturelle, une coupe courte affirmée ou une coloration vibrante qui reflète sa personnalité. C’est décider de se maquiller ou non, non pas pour répondre à une injonction, mais parce que cela correspond à son propre plaisir, son humeur ou son identité du moment.
C’est aussi oser poser fièrement face à l’objectif, sans chercher à cacher ses "imperfections", sans se soucier de ressembler aux standards retouchés des magazines, mais simplement en célébrant ce que l’on est. À l’inverse, c’est aussi avoir le droit de refuser les normes imposées, de ne pas se conformer aux attentes en matière d’apparence et d’attitude, sans pour autant être jugée ou marginalisée.
Reprendre le pouvoir sur son image, c’est finalement affirmer que chaque femme a le droit d’exister selon ses propres règles, de se définir elle-même et d’être respectée pour ce qu’elle est. C’est un acte d’émancipation, un pas vers une société où l’individualité est valorisée plutôt que formatée.

Se voir autrement : un acte de liberté
Se réapproprier son reflet
Accepter pleinement son image est un chemin souvent complexe, mais profondément libérateur. Dans une société où les corps sont jugés et modifiés par des filtres, se voir autrement devient un acte de résistance. Se réapproprier son reflet, c’est refuser de se définir par les attentes extérieures et choisir d'exister selon ses propres termes.
Ce processus demande de la bienveillance envers soi-même. Trop souvent, nous voyons notre image avec dureté, en soulignant ce qui ne correspond pas aux normes, plutôt que de valoriser ce qui nous rend uniques. Apprendre à se regarder avec bienveillance, c’est comprendre que la beauté réside dans l’expression de soi et la manière dont on habite son corps, au-delà des critères figés.
C’est aussi déconstruire les injonctions et critiques intériorisées depuis l’enfance. Se réapproprier son reflet, c’est oser s’aimer sans condition, assumer ses particularités, et se sentir légitime sans chercher à se conformer à une image préfabriquée. C’est revendiquer le droit d'exister pleinement, sans compromis, et affirmer sa liberté d’être soi.

Une expérience valorisante et intime
Oser se montrer telle que l’on est, avec force et douceur, est une manière profonde de célébrer son identité. Chacune de nous porte en elle une richesse unique, composée d’histoires, de vécus et de sensibilité. Pourtant, trop souvent, ces aspects intimes sont dissimulés ou jugés à travers le prisme de la norme sociale. Prendre du temps pour soi, se réapproprier son image et s’affirmer dans ses choix devient un acte d’émancipation, un espace de liberté où l’on cesse de se conformer aux attentes extérieures. C’est un moment privilégié où l’on peut enfin se reconnecter à soi-même, se voir et s’accepter dans toute sa diversité, loin des jugements.
Que ce soit en s’autorisant à explorer de nouvelles façons de se voir, en osant des poses, des tenues, des expressions qui reflètent notre essence, ou tout simplement en offrant à son corps un instant de reconnaissance, chaque femme mérite cet espace de liberté. Ce n’est pas un luxe, mais un besoin fondamental : celui de se célébrer pour ce que l’on est, sans réserve, sans condition.
Pourquoi ne pas immortaliser ce moment ?
Une séance photo peut être bien plus qu’une simple prise de vue ; elle peut devenir une véritable expérience de réconciliation avec soi-même. Trop souvent, nous vivons avec une perception de nous-mêmes façonnée par des influences extérieures, qu'il s’agisse des médias, des normes sociales ou des jugements des autres. Se donner l'opportunité de se voir autrement, à travers l'objectif d'un appareil photo, c’est créer un espace intime où l’on se révèle à soi-même, sans artifice ni masque, mais avec toute la beauté de son authenticité.
Sous un regard bienveillant, la photographie devient un moyen puissant de célébrer son parcours personnel. Chaque ride, chaque courbe, chaque expression est le reflet d’une histoire unique. Une séance photo permet de se regarder sous un jour nouveau, de découvrir ou redécouvrir sa beauté dans sa singularité. C'est une manière de dire : "Voici qui je suis", avec fierté et sans regret.
Ce moment offre également l’occasion de revendiquer sa force. Car au-delà de l’apparence, ce sont les épreuves surmontées, les choix faits, les transformations intérieures qui dessinent notre identité. La photographie permet de capturer cette essence, dans un élan de liberté et d'acceptation. Cela peut être un geste symbolique pour s'accepter tel que l'on est, pour accepter ses imperfections, mais aussi pour s'honorer, soi-même et ses accomplissements.
Immortaliser un moment de cette nature, c'est créer un souvenir intemporel, un instant de pure authenticité que l’on pourra conserver, non seulement pour soi, mais aussi pour ceux qui nous entourent. Pourquoi ne pas en faire un acte de beauté, un hommage à soi-même, et offrir à l'instant une permanence qui vous rappelle que chaque moment de libération mérite d’être célébré et préservé ?
En conclusion, qu’en est-il en 2025 ?
En 2025, les combats pour les droits des femmes continuent d’évoluer, et bien que de nombreux acquis aient été obtenus, il reste encore beaucoup à faire. La lutte pour l’égalité, la liberté d’expression et l’émancipation personnelle est loin d’être terminée. Les normes sociales et les jugements extérieurs continuent de peser sur les femmes, influençant leur perception de soi et leur place dans la société. Mais de plus en plus de femmes osent prendre la parole, remettre en question les standards et revendiquer leur droit d’exister selon leurs propres termes.
La réappropriation de son image, la liberté d’être soi, l’affirmation de sa singularité, sont des actes qui résonnent comme des révolutions personnelles. La photographie, en offrant un miroir bienveillant et une représentation authentique, devient un outil puissant pour célébrer cette liberté retrouvée. En 2025, chaque femme mérite de se voir sous un jour nouveau, non pas dicté par des filtres externes, mais par sa propre vérité, dans toute sa beauté et sa force.
La question n’est donc plus de savoir si les femmes ont le droit d’être elles-mêmes, mais comment continuer à ouvrir des espaces où chaque femme peut s’affirmer librement, sans jugement ni compromis. C’est un combat quotidien, mais un combat nécessaire pour avancer vers une société où l’égalité ne soit plus un idéal, mais une réalité vécue.